samedi 30 juin 2012

Merci / Thank you


Pendant ces derniers mois, j'ai été formée au travail de terrain qui m'attendait à Kerguelen au laboratoire de Chizé; j'ai joué au volley, rencontré mes collègues et d'autres amoureux des terres australes; j'ai fait une journée de formation escalade; j'ai pris des apéros et passé de bonnes soirées; j'ai fait une semaine de séminaire à l'IPEV à Brest qui m'a permis de rencontrer les hivernants des différents districts et assisté à des présentations sur la logistique, la recherche dans ces districts et d'autres sujets intéressants; j'ai mis les pieds sur le Marion Dufresne qui dessert les Terres Australes et Antarctiques Françaises; j'ai été contente de voir que je n'étais pas malade; j'ai compté des piafs avec mes collègues ornitho toutes les heures du lever au coucher du soleil; j'ai vu mes premiers albatros et pétrels; je suis arrivée à Crozet où nous n'avons malheureusement pas eu la chance de débarquer; j'y ai vu mes premiers manchots et éléphants de mer à la jumelle dans la Baie du Marin; j'ai eu un premier coup d'émotion alors que les personnes qui s'apprêtaient à faire leur hivernage sur Cro nous ont quitté; je suis arrivée à Kerguelen, et j'ai découvert la base de Port-aux-Français, home sweet home! J'ai rencontré des gens exceptionnels de tous corps de métier; j'ai fait des manips dans toute la Péninsule Courbet et dans une des îles du Golfe du Morbihan; j'ai fait des longs transits; j'ai eu mal aux pieds à cause d'ampoules; je n'ai jamais autant apprécié arriver à bon port; j'ai vécu dans des cabanes; je ne me suis pas douchée pendant des jours; j'ai aimé être à l'intérieur d'une cabane lorsque le vent dehors soufflait fort et la faisait vibrer; j'ai eu froid parfois; j'ai profité des radians pour me réchauffer; j'ai contemplé de magnifiques levers et couchers de soleil, et des nuages comme on en voit qu'ici; j'ai tenu des manchots, des cormorans, des albatros et des pétrels dans mes mains; j'en ai appris beaucoup; j'ai aimé mon boulot; j'ai cherché les rennes souvent, et alors que je désespérais d'en voir, un est apparu lors de ma dernière manip'; j'ai trouvé fantastique de pouvoir m'assoir en haut d'un cirque et de voir passer les grands albatros de si près que l'on pouvait entendre le bruissement de leurs ailes; je n'ai jamais été aussi si proche de la nature; j'ai équipé des oiseaux d'appareils permettant d'étudier leur écologie alimentaire; j'ai vu des dauphins de Commerson; j'ai fait des tours de chaland, pour me faire déposer en manip' et à la journée, en « touriste » et j'ai fait des gâteaux au chocolat pour le bosco; j'ai aimé le sourire et l'accueil des gens lorsque l'on revenait sur base après de longues périodes; j'ai passé Noël et Nouvel An en cabane avec des collègues; j'ai passé de bonnes soirées à Totoche; j'ai vu le Marion revenir plusieurs fois lors des OP et j'étais contente de le voir partir sans avoir à y embarquer; le Marion a ramené des gens que je ne voulais pas quitter; j'ai apprécié le confort de ma chambre en rentrant de manip' – mails, téléphone, douche, radiateur...; je me suis demandée pourquoi l'homme doit toujours tout détruire; j'ai appris à pêcher des truites, à faire du carpacio et à dépecer des lapins;  le vent, la pluie, la grêle m'ont parfois empêcher d'avancer; j'ai sauté sur des éléphants de mer; j'ai côtoyé le plus grand des oiseaux volants; j'ai apprécié vivre dans un monde où l'homme avait moins modifié l'environnement que dans la plupart des lieux où je m'étais rendu; j'ai aidé le Popchat; j'ai eu mes moments Benny Hill en courant après des otaries pour essayer de les attraper; j'ai eu de l'acaena partout sur mes vêtements et j'ai pesté; j'ai attrapé des petits d'otaries pour les mesurer et peser et c'était du sport; j'ai ri, j'ai pleuré; j'ai voulu que le temps s'arrête parfois; j'ai connu Armor et Port-Jeanne-d-Arc, deux sites marqués par deux tentatives vaines d'exploitation de ce territoire sauvage comme si la nature, ici, refusait de se plier et de fournir à l'homme ce qu'il était venu chercher, du moins sur le long terme; j'ai vu des aurores australes danser dans le ciel; j'ai pris plein de photos; je n'ai jamais trouvé les mots aussi futiles pour décrire à mes proches l'intensité de l'expérience que j'étais en train de vivre; j'ai reçu des lettres et des colis du bout du monde qui m'ont fait très plaisir; j'ai trouvé qu'il est beau de réaliser ces rêves; j'ai admiré des ciels purs, plein d'étoiles et cherché la croix du sud; j'ai quitté des gens merveilleux et j'ai pleuré; le Marion Dufresne m'a ramené; j'ai passé quelques jours à Amsterdam; j'ai été étonnée de revoir des fleurs et des papillons; j'ai vu une myriade d'arc-en-ciel venir et disparaître en une seule journée; j'ai découvert d'autres paysages inédits; j'ai mangé des langoustes; j'ai vu encore plus d'otaries; j'ai fait des soirées au Cabanon où l'accueil était génial; j'ai vu les orques passer tout près du bateau comme pour nous faire un dernier salut; j'ai eu la chance de voir Saint-Paul; j'ai été paumée à mon retour à la Réunion et encore plus en métropole; j'ai été touchée par le syndrome austral; je n'ai pas gardé contact avec certaines personnes avec qui je m'attendais à communiquer et j'ai eu la surprise de rester en liaison avec d'autres avec qui je pensais moins bien m'entendre; je n'ai pas toujours compris ce que faisaient les gens à mon retour dans la « vraie vie » et j'ai trouvé absurdes certains aspects de celle-ci; je suis revenue à Chizé et j'ai retrouvé des copains; j’ai commencé à préparer la suite en postulant sur des thèses; j'ai traité des données et j'ai préparé mon premier article scientifique; je me suis juré d'y retourner. Je pourrai rajouter à cette liste encore tant de choses, mais je pense que vous avez compris. Alors à tous ceux qui m'ont permis de vivre ce rêve, cette expérience unique, je dois un énorme merci: à tous ceux qui m'ont accompagné, à tous ceux qui m'ont enseigné les connaissances dont j'avais besoin et tant d'autres, à tous ceux qui m'ont fait rêver, à tous ceux qui m'ont encouragé, à tous ceux qui m'ont souri, à tous ceux qui m'ont tenu la main, à tous ceux qui ont fait passé le temps si vite, à tous ceux qui m'ont donné envie de revenir, à tous ceux qui ne m'ont pas oublié alors que j'étais loin; à tous ceux qui ont respecté cet écosystème unique, à tous ceux qui ont su ne pas parler aussi parfois, à tous ceux qui m'ont fait confiance, à tous ceux qui ont le virus austral... Tout ça n'aurait pas été possible sans vous... 


During those past few months, I've trained to do the field work I was hired to do in Kerguelen in the Center of Biological Studies in Chizé; I've played wolleyball; I've met my colleagues and other guys who were in love with the southern lands; I've had a one-day climbing session; I've had drinks and spent nice evenings; I've took part in a week-long seminar at the French Polar Institute in Brest, which allowed me to meet the people about to go overwinter in the different districts and assisted to different presentations on logistics, research in those territories and other interesting themes; I've set foot on the Marion Dufresne, the boat bringing people to the French Southern and Antarctic Lands; I've been glad to realize that I wasn't seasick; I've counted marine birds with my colleagues every hour from sunrise to sunset; I've seen my first albatrosses and petrels; I've arrived in Crozet where we could unfortunately not get on land; I've seen there my first penguins and elephants seals, with my binoculars in the Baie du Marin; my heart missed a beat for the first time when the persons about to overwinter in Crozet left us; I've arrived in Kerguelen and discovered the base of Port-aux-Français – home sweet home!; I've met great people from every kind of occupation; I've done field trips in the Courbet Peninsula and in one of the islands of the Gulf of Morbihan; I've done long transits; my feet have hurt like hell because of blisters; I've have never felt so happy when arriving at destination;  I've lived in huts and cabins; I've not showered for days; I've appreciated being in a cabin when the wind blew hard outside and made the walls vibrate; I've been cold sometimes; I have enjoyed heaters to warm up; I've contemplated beautiful sunrises and sunsets and clouds like you can only see here; I've hold penguins, shags, albatrosses and petrels in my hands; I've learned a lot; I've loved my job; I've looked for reindeers often and as I thought I would never see them, one appeared on my last field trip, I've found it wonderful to sit on top of a cliff and to see the wandering albatrosses fly past so close that I could hear the noise of their wings; I've never been closer to nature; I've fitted birds with different devices to study their foraging ecology; I've seen Commerson dolphins; I've been on the barge, either to be dropped off in the field or as a « tourist » and I've baked chocolate cake for the captain; I've loved the smiles of the people welcoming us back on base after long periods spent in the field; I've spent Christmas and New Year in the field with my colleagues; I've spent nice evenings in Totoche, the bar; I've seen the Marion come back several times during the port operations and I've been glad to see it leave without having to jump on; the Marion has taken people I didn't want to leave; I've appreciated the cosiness of my room when I was back from the field – emails, phone, shower, heater...; I've wondered why humans always end up destroying everything; I've learned to fish trouts, to make carpacio and to skin rabbits; rain, snow and hail have sometimes prevented me from walking straight; I've jumped on elephant seals; I've stand next to the biggest flying bird there is; I've appreciated living in a world where men have modified the environment less than in other places I'd been; I've helped the guy studying cats; I've had « Benny Hill moments » running after fur seals to try to catch them; I've had spikes of a local plants all over my clothes and hated it; I've caught fur seal pups to measure and weigh them and it was a piece of work; I've laughed; I've cried; I've wanted the time to stop sometimes; I've discovered Armor and Port-Jeanne-d-Arc, two sites representing two unsuccessful attempts to harvest this wild territory, as if nature, here, refused to obbey and provide men with what they came for at least in the long run; I've seen aurora australis dance in the sky; I've taken a lot of photos; I've never found words that helpless to describe the intensity of this experience to my kins; I've received letters and packages from the other end of the world and it made me very happy; I've thought that realizing one's dream was fantastic; I've admired pure skies full of stars and looked for the Southern Cross; I've left behing amazing people and I've cried some more; the Marion Dufresne has brought me back; I've spent a few days on Amsterdam Island; I've been amazed to see flowers and butterflies after so long; I've seen a bunch of rainbows come and go in one day; I've discovered new landscapes; I've eaten lobsters; I've seen even more fur seals; I've spent evenings in the Cabanon where people were so welcoming; I've seen killer whales next swimming so close to the boat that I felt like they were saying goodbye; I've been lucky enough to see Saint-Paul Island; I've been lost when back to Reunion but even more to France; I've been moved by the « southern syndrome »; I haven't keep in touch with some people I was expecting to keep on communicating with and I've been surprised to keep in touch with other people I wasn't getting along with as much; I haven't understood what some people in the « real life » did when I got back and I've found absurd some aspects of it; I've gone back to Chizé and I've been glad to see some friends again; I’ve started to apply for PhDs;  I've analysed data and I've written my first scientific article; I've sworn to myself that I would go back. I could add to this list so many things but I think you got the point. So to all the people who have allowed me to live the dream and have this unique experience I owe to say thank you. A huge thank you to the ones who have accompanied me, to the ones who have taught me the skills I needed and so much more, to the ones who have made me dream, to the ones who have encouraged me, to the ones who have made me smile, to the ones who have hold my hand, to the ones who have made time fly, to the ones who have given me the will to come back, to the ones who have not forgotten me even though I was that far away, to the ones who have respected this unique ecosystem, to the ones who have been able to not say anything sometimes, to the ones who have trusted me; to the ones who have the « southern virus »... This would not have been possible without you.


dimanche 15 avril 2012

OP1, ça sent la fin! / OP1, nearly the end


Après PJDA, s'est annoncé le rush de l'OP1, qui me ramenait à la Réunion. Les debriefing, la fin du colisage, les bagages, la fabrication de quelques derniers souvenirs (merci à Pascal qui m'a bien aidé!)... Tout cela s'est enchaîné bien vite, et j'avais un peu l'impression d'être prise de court, quand le Marion est apparu devant Port-aux-Français, le 27 mars. Les opérations logistiques se sont succédées afin de préparer l'hivernage de la cinquantaine de personnes qui restera sur base jusqu'au mois d'août au moins, sans aucun ravitaillement: le fuel, les dernières réparations des cabanes, les ravitaillements de celles-ci, le retour de matériel scientifique, les études scientifiques qui ont besoin de tours d'hélico, les déposes et récup de touristes qui effectuaient la rotation sur le Marion... et j'en passe. Pour nous, VSC, il s'agissait d'assurer à la DZ (Drop Zone, pour aider au chargement/déchargement des passagers lorsque l'hélico se pose), et à la petite marie (service à table, ménage et plonge pour aider les cuisines). Les interdistricts sont descendus également et ont passé un peu de temps avec nous, ainsi que des responsables des TAAF. Nous avons encore passé quelques dernières bonnes soirées à Totoche (le bar, pour ceux qui n'ont pas suivi!!). Les au revoirs, le 31 mars, étaient difficiles, plus difficiles encore que je ne l'imaginais. Un petit tour d'hélico pour arriver sur le bateau plus tard et nous retrouvions le Marion et nos cabines. Nous avons parlé un
moment par VHF aux hivernants de la base, réunis à la chapelle et au port pétrolier pour nous dire au revoir (avec les fumigènes, la classe!). Derniers petits messages, dernières chansons, puis nous avons quitté Port-aux-Français en fin de journée. Nous avons pu profiter des derniers paysages de la Passe Royale avant que la nuit tombe avant de nous installer dans la routine du Marion en route vers Amsterdam. Pour moi, c'était des comptages répétés toutes les heures d'oiseaux marins (j'en profite d'ailleurs pour remercier tous ceux qui m'ont aidé!!), quelques siestes pour récupérer également et de la lecture.
Nous sommes arrivés sur le district d'Amsterdam, une île volcanique pas bien grande, le 4 avril. J'ai pu descendre en hélico le jour-même découvrir la base et revoir, entre autres, Jérémie, mon collègue ornitho de Chizé (un grand merci pour ton accueil d'ailleurs, si tu lis cet article!). J'ai été étonnée, tout d'abord par la chaleur (j'ai ressorti claquettes, tee-shirt et pantalons légers avec plaisir), mais aussi par la végétation (ah, enfin des arbres et des fleurs, après quelques mois de « désolation »), la taille de l'île, et la différence d'ambiance générale par rapport à Ker. Certes, la base est beaucoup plus petite, et bien mignonne d'ailleurs, faisant penser à un village vacances! La première chose que j'ai faite après avoir déposé mes affaires, c'était d'aller faire un tour à la cale où l'on peut observer plein d'otaries d'Amsterdam, leurs petits et les éléphants de mer. J'ai pu partir me balader avec les Crozétiens après le buffet d'accueil (avec les fameuses langoustes d'Amsterdam). Nous sommes allés voir Antonelli pour commencer, un cratère dont le fond est recouvert d'une forêt (ça faisait longtemps) de pins, phylicas et pommiers. Puis nous sommes allés à Pointe-Bé où il y a une petite grotte dans laquelle on peut descendre pour déboucher face à l'océan. Les paysages étaient magnifiques. Nous nous sommes faits surprendre par la pluie (moi, perso, on m'avait dit qu'à Ams, il faisait toujours beau, mais bon, après rectification, il paraît qu'en fait il pleut que pendant les OP....!) et sommes rentrés. Nous avons passé une excellente soirée au Skua (la vie commune de la base). Le lendemain matin, au programme, c'était visite de BMG et du Bois de Phylicas, un arbre endémique. A BMG, les falaises sont magnifiques, et la vue sur les otaries en bas est impressionnante. Il y a également une petite cabane bien mignonne. Les alternances de pluie et soleil ont fait ressortir de magnifiques arc-en-ciels toute la journée. La soirée, c'était apéro et barbecue au Cabanon, le repaire des marins d'Ams (merci les gars pour l'accueil, encore une fois, c'était bien plaisant!). Le 5, nous sommes retournés sur le bateau pour repartir vers l'île de Saint-Paul, un cratère en partie effondré, à 80 km d'Ams, que nous avons atteint le lendemain matin. Là encore, nous avons découvert des paysages extraordinaires, sans pour autant avoir la chance de pouvoir descendre à terre car les opérations ont été rapides. Juste le temps de croiser l'Austral, de voir quelques orques et beaucoup d'oiseaux (dont des albatros timides, albatros à tête grise et albatros d'Amsterdam, un des oiseaux les plus rares de la planète, entre autres), de pêcher un peu pour ceux qui le désiraient, et nous sommes repartis sur Ams. Dans l'après-midi, nous avons atteint l'île et embarqué les partants d'Ams, ainsi que les interdistricts qui avaient voulu rester sur l'île jusqu'au dernier moment, puis nous avons contourné l'île par l'ouest afin de découvrir les falaises de cette côte, et en particulier Entrecasteaux, sortant du brouillard après avoir vu les orques de très près en partant de la base. Encore une dose de paysages magnifiques; et puis nous avons mis le cap vers la Réunion. Pas mal de présentations intéressantes se sont succédées et de bonnes soirées, des apéros (merci les touristes et l'OPEA), un barbecue sur la DZ, un concours photo, des comptages moins captivants à cause de la raréfaction des oiseaux ont occupé nos journées jusqu'à notre arrivée à la Réunion, le 12 avril. Fin de l'aventure...

After PJDA, the rush of PO (Port Operations; the "real" first stop-over of the boat of the year) 1 started. It was the end of the trip for me since the boat this time brought me back to Reunion Island. The debriefing, the packing of scientific samples and luggages, the fabrication of a few souvenirs for people staying on base (thanks for your big help, Pascal!)... All that went on really fast and I felt taken by surprise when the boat reappeared in Port-aux-Français on the 27th of March.The logistical operations went on in order to get things ready for the fifty people about to overwinter. They'll stay on base until at least August without provision of new supplies. So they had to take care of the fuel, the last repairs on the huts, the provision of supplies to the huts, the return of the scientific equipment, the scientific studies needing the helicopter to take place, the movements of tourists who were doing the cruise on the Marion Dufresne... and much more! For us, field assistants, we had to manage the Drop Zone (to help load/unload passengers and equipment when the helicopter touches the ground) and other tasks like laying the tables, bringing the food to people for lunches and dinners, helping with the dishes... People from other districts (either coming from Crozet or going to Amsterdam) got on the island and spend some time with us, as well as the persons in charge of the French Southern and Antarctic Lands. We spend a few more nice evenings in Totoche (the bar, for those who have not read the other articles). Saying goodbye, on the 31st of March was hard; harder than I'd imagined. A short helicopter ride later we were back to the Marion Dufresne and to our cabins.  We talked to the people overwintering on the radio for a while; they were gathered at the chapel and the port to say goodbye (with smokes, that was nice!). After our last messages and songs, we left Port-aux-Français at the end of the day. We enjoyed for the last time the landscapes of the Passe Royale before it was too dark and we got into our rut on the Marion en route to Amsterdam. For me, it was the repeated counts of marine birds every hour (and I wanna thank all the people who have helped me!!), a few naps and some reading.
We arrived in Amsterdam, a small volcanic island, on the 4th of April. I got off the boat on the same day and I was happy to meet Jeremie again, my colleague birder (thanks for your warm welcome, Jerem, if you read this!). I have been surprised by the heat (I was glad to get my flip-flops, tee-shirts and light trousers out again!), but also by the vegetation (at last, trees and flowers after a few months of "desolation"), by the size of the island and the difference of the general atmosphere compared to Ker; probably because the base in Amsterdam is so small (and cute!! it looks like a holiday camp!!). The first thing I did after dropping off my stuff in my new room was to go to the pier where I could observe lots of Amsterdam fur seals and their pups, as well as elephant seals. After the welcome buffet (with the famous Amsterdam lobsters), I went for a walk with the people from Crozet. We went to the crater of Antonelli for a start. A forest of pines, apple trees and phyllicas grows in the bottom of the crater and it really is a beautiful place. We then went to Pointe-Bé where we went down a small cave leading to a cliff facing the ocean. We got caught out by the rain (I had been told that the weather was always nice in Amsterdam.... I checked with locals and actually it appears that it is always nice, except during the POs....hummm) and went back to base. We spent a nice evening with the people of the base. The next morning, the programme was: a visit of BMG and the Phyllica "Forest" (an endemic tree). In BMG, the cliffs are impressive and the view on the fur seals at the base of the cliffs is surprising. There is also a nice little cabin. The alternation of rain and sunshine gave rise to wonderful rainbows all day long. At night, the barbecue, at the Cabanon (the hideout of the guys of Amsterdam working for the navy), was really nice (thanks again for the welcome guys, it was really nice!). On the 5th, we went back on board and left to go to Saint-Paul Island, a crater partly collpased, 50 miles away from Amsterdam. We reached it the next morning. Once again, we discovered beautiful landscapes, although we could not get on land because the operations were so fast. We saw the Austral (a fishing boat), a few killer whales and a lot of birds (shy albatrosses, grey-headed albatrosses, Amsterdam albatrosses (one of the rarest birds on Earth), and others); some people fished for a while and we went back to Amsterdam. We reached the island in the afternoun; the last people who had to get on the boat came back and the boat left, with killer whales escorting us. We went round the island to the west to discover beautiful cliffs, and especially Entrecasteaux, of which we could catch a glimpse through the thick fog.  After those amazing landscapes, we headed for Reunion Island. We were busy with a lot of interesting presentations, as well as nice evenings and aperitifs (thanks to the tourists and the operation manager!), a barbecue on the Drop Zone, a photo competition, and bird counts that were less and less fascinating because of the rarefaction of species until we arrived in Reunion Island on the 12th of April. End of the adventure...



Ile d'Amsterdam : cratère d'Antonelli / Amsterdam Island: Antonelli crater


Ile d'Amsterdam : otaries d'Amsterdam / Amsterdam Island: subantarctic fur seals


Le Marion au mouillage devant Amsterdam / The Marion Dufresne anchored in Amsterdam


Ile de Saint-Paul / Saint-Paul Island

jeudi 29 mars 2012

Et une petite dernière: PJDA! / And the last one: PJDA!

Voilà une dernière manip' bien sympathique qui s'achève, avec un travail intéressant et encore en très bonne compagnie: Nath, le Popchat dont nous venions relever les manipeurs, Yoanna, la ½ VSC Ethotaaf (programme d'études sur le comportement des oiseaux marins), JC (le chaud-froid) et
Laurent, l'artiste. C'était l'occasion pour nous de découvrir un nouveau site emblématique de Kerguelen: Port-Jeanne-d-Arc. Le but de cette manip' était d'aider Nath à relever ses cages pour capturer les chats de Kerguelen, à les changer de place et à en changer les appâts (lapins chassés par Nath) le cas échéant. D'habitude, le Popchat doit aussi faire des observations, à raison d'un minimum de 30 par session, le long d'un transect (le line) en relevant le maximum d'informations sur les individus observés. Ce programme vise à comprendre, entre autres, la dynamique de population de cette espèce introduite lors d'occupations humaines sur Kerguelen. Lorsque nous sommes arrivés, Nath avait déjà fait son quota d'observations, donc nous n'avons pas eu à l'aider sur cette activité. Lorsque les chats étaient capturés dans les cages, posées et camouflées à proximité du line, nous les ramenions à la cabane dans des caisses de transport. Nath les anesthésiait afin de pouvoir faire des prélèvements et mesures. Si le chat était connu (transpondé), il fallait vérifier le numéro de la puce. Dans le cas contraire, il était transpondé puis nommé (Chat-Vabien, Chat-Doc, Chat-Thon, Cha-Kaponk...). Il leur mettait alors un collier avec un code couleur et un numéro pour pouvoir l'identifier de loin aux jumelles. Après quelques heures pour que l'anesthésiant perde de son effet, nous ramenions le chat pour le relâcher à l'endroit où il avait été capturé.
Mis à part cela, nous avons eu la chance de pouvoir monter au Dôme Rouge, d'où la vue sur une partie de l'archipel était absolument magnifique. En traversant le Ravin du Charbon, nous avons passé un moment à observer les poussins d'albatros fuligineux près d'une magnifique cascade, avant d'arriver sur un plateau avec des souilles, puis de passer par des pierriers pour atteindre le haut du Dôme Rouge pour le goûter. En redescendant, nous sommes passés par un joli canyon où un renne solitaire nous attendait (enfin, après 5 mois à Ker où je commençais à désespérer et à penser que les rennes sur l'archipel étaient un mythe!!). Merci à Nath d'ailleurs de lui avoir donné rendez-vous; j'avoue, ça nous a bien scotché que l'animal se pointe pile à l'heure où Popchat avait dit qu'on le rencontrerait...! La classe, quoi! Ajoutons à ça du temps pour explorer les ruines, que j'ai trouvé spectaculaires, de l'ancienne station baleinière construite en 1908 et dont l'activité avait définitivement été arrêtée en 1926. Il reste des centaines de bidons qui rouillent à côté des anciennes cuves, des morceaux de rails et ponton et quelques bâtiments dont certains ont été rénovés pour garder le souvenir de l'occupation de la station et de l'activité baleinière. J'ai eu du mal, malgré les différentes lectures que j'ai pu faire sur le sujet, a imaginé l'ampleur de l'exploitation et du massacre des grands cétacés. La cabane est immense comparée aux autres cabanes dans lesquelles j'avais pu passer du temps. Elle comprend une petite partie musée également. Et pour finir, j'ajouterai les mémorables parties de 21 qui nous ont bien fait rire et rester éveillés pendant une partie de nos soirées! Bref, une dernière manip' à la hauteur de tout le reste de notre séjour dont je me souviendrai longtemps! 

My last field session is over. I, once again, had a blast: interesting work, and as always, good company (Nath, the guy who is studying the population dynamics of feral cats on Kerguelen, known as Popchat, who needed help in the field; Yoanna, the girl working on an ethology programme, JC, the heating engineer, and Laurent, the artist!). For all of us it has been a chance to discover a new emblematic site of Kerguelen: Port-Jeanne-d-Arc. The goal of the field session was to help Nath set up cages to catch feral cats (put the bait in, camouflage them and place them in different places) and check them regularly. For bait, Nath hunted rabbits, cut them in half and put them in the cages.Usually, the Popchat also has to make a minimum of 30 observations in one session, along a transect (we call it the line) and record as much information as possible on the individuals observed. His programme aims at understanding, among others, the population dynamics of this species introduced by humans on the island. When we arrived, Nath had already made enough observations so we didn't get to help him with that. When the cats were caught in the cages, camouflaged next to the transect, we got them out and brought them down to the cabin in transport boxes. Nath, after anaesthetizing them, made measurements and took samples. If the cat was known (had an electronic chip), we had to check its identity. If not, it was tagged with a chip introduced underneath its skin and named. Nath then put a coloured collar on them with a number to identify it from a distance with binoculars. After a few hours so the cat could wake up after the anaesthesia, it was released where it had been caught.
 Apart from that, we got lucky enough to go to the Dôme Rouge, from the top of which the view on the surrounding islets is absolutely breath-taking. On the way, we stopped to observe sooty albatrosses' chicks next to a beautiful waterfall before reaching a plateau with "swamps", going through screes and "climbing" to reach the summit of the Dome. We contemplated the view with a nice snack and went down to a nearby canyon. A solitary reindeer was waiting for us (at last, after 5 months in Kerguelen!! I'd been thinking reindeers were a myth!). Thanks so much, Nath, for scheduling this encounter! I have to admit it blew my mind to see the animal at the exact same time and place the Popchat had told us it would be there... Nice work!! We also had the time to explore the ruins of the old whaling station built in 1908 and abandonned in 1926. I've found them spectacular. There are still hundreds of rusty barrels next to tanks, pieces of railway, boarding and a few buildings have been renovated to keep the souvenir of this terrible activity alive. I can barely imagine the extent of the exploitation and the ecological disaster that happened here even after reading so much about it and living there for a few days. The cabin is really big compared to others where I'd been. There is a small museum in it. At last, I'll just mention the memorable games we played and the laughing all night long! That was, for sure, a nice field session just like all others and I'll remember it for a while!! 



Arrivée à PJDA en chaland / Arrival in PJDA with the barge


Yo et Nath mettant une cage en place / Yo and Nath setting up a cage


Prise de mensurations d'un chat capturé dans une cage / Measurements on a cat caught in a cage

 Moi tenant Chat-Thon / Me holding Chat-Thon, the kitty


 En revenant du Dôme Rouge / On the way back from the Dôme Rouge
 

mardi 20 mars 2012

Dernière session otarie / Last « fur seal » session

Je viens de rentrer de Pointe Suzanne où ma dernière session sur les otaries s'est encore très bien passée. Cette fois, Tiphaine et moi étions accompagnées par Charles, Géophy. Nous avons continué les tours pour essayer de retrouver tous les puppies marqués et avons à nouveau équipé les dernière femelles de GLS. Nous avons également eu la visite de Denis, le Bosco, et Guillaume, un autre Géophy, avec qui j'en ai profité pour rentrer. Du coup, nous avons fait le tour « touristique » classique avec eux pour voir les colonies de cormorans qui commençaient à se vider, les manchots papous en mue au look amusant au sommet des collines, le poussin de fuligineux qui a aussi bien grandi, la grotte, et puis toutes les otaries, dont quelques otaries d'Amsterdam, qui ne se reproduisent pas à Ker. Allez, j'envoie quelques photos pour que vous puissiez voir comme c'est beau!

I just got back from Pointe Suzanne where my last field session focused on fur seals went very well once again. This time, Tiphaine and I were accompanied by Charles, Geophy. We kept on doing rounds to try to find all the marked pups and we equiped other females with Global Locating System devices. Denis, the captain, and Guillaume another guy working for the geophy programme came visit us as well and I left with them when they had to go. We thus made the usual "tourist tour" with them to see the shag colonies that were beginning to be empty, the molting gentoo penguins with weird looks at the top of the hills, the sooty albatros' chick which was pretty big by that time, the cave and all the fur seals, among which we observed a few Amsterdam fur seals (present but not reproducing in Kerguelen). Here are some photos so you can see how beautiful this was!


Moi tenant un puppy / Me holding a fur seal pup

Otarie d'Amsterdam (oh, les belles dents!) / Subantarctic fur seal (look at those teeth!)

 

Manchots papous en mue / Gentoo penguins molting


jeudi 15 mars 2012

De retour à Mayes / Back in Mayes

Après Suzanne, quelques jours de libre ont permis à Tiphaine de venir découvrir Mayes avec Max et moi. J'ai donc remis les pieds sur le chaland (ça faisait longtemps!) et découvert de nouvelles parties du Golfe (Laboureur en particulier). Comme c'était le premier tour en chaland de Tiphaine, elle avait commandé les dauphins, et ils se sont montrés! Denis nous a aussi laissées descendre à Armor, où des Réus étaient déposés en manip', ce qui nous a permis de faire le tour de la pisciculture désaffectée qui avait été mise en place dans l'espoir de développer un élevage de saumon de 1984 à 1993.
Sur l'île, nous avons fait un passage pour baguer les poussins de chionis; il ne restait pas énormément de nids, mais c'était quand même pas si facile que ça, certains poussins étant bien cachés au fond de leurs trous. Nous avons également réussi à attraper quelques adultes (encore moins facile!) qui n'étaient pas bagués pour leur poser des bagues. Le tour chionis nous a permis de parcourir un peu la côte et de voir les gorfous sauteurs, dont les poussins avaient bien grandi depuis la dernière fois que je les avais vus! Eux aussi, ils sont bien mignons. Les adultes étaient en mue également, et certains avaient des looks de punk assez étranges! Un pétrel gris est aussi venu nous faire un show, juste sous nos yeux, alors qu'il cherchait à atterir pour rejoindre son terrier. Un moment magique! Nous avons également bagué, mesuré et pesé quelques poussins de pétrels plongeurs communs (plon-plon pour les intimes) et essayer de faire des captures au filet. A cause du vent voire de la pluie, cependant, les séances filet ont du être écourtées tous les soirs, ce qui nous a laissé plus de temps pour fêter l'anniv' de Tiphaine et jouer au tarot! Au retour, Denis nous a permis de mettre pied à terre à Laboureur où des gens étaient récupérés, pour visiter la cabane (mairie annexe; un mariage y a été célébré il y a longtemps); c'est un coin bien sympa également!

After Pointe Suzanne, a few days off allowed Tiphaine to discover Mayes Island with Max and I. I thus went back on the barge (it'd been a while!) and discovered new parts of the Gulf of Morbihan (Laboureur especially). Since it was the first time Tiphaine was on the boat, we had to see dolphins and fair enough, they were there! Denis, the captain, let us go on land at Armor, where people were dropped off, to see the abandonned fish farm that had been set up and that had functionned from 1984 to 1993 in the hope of developing a salmon business.
On Mayes, we walked round the island to ring the black-faced sheathbills' chicks; there weren't that many nests but it still wasn't that easy because some chicks were hidden very well, deep in their nests. We also had to catch a few adults that weren't ringed (that, too, wasn't easy!) to ring them.This tour allowed us to see the coasts and the rockhopper penguins with their chicks (that were way bigger that last time I'd been there!they're so cute). The adults were molting and had very strange looks! A grey petrel also displayed its wares in front of us, trying to land next to its den. A magical moment! We also ringed, measured and weighed a few diving petrels' chicks and tried to do night misnetting sessions. We had to cut it short every night because of the windy conditions and the rain, which left more time to play cards and celebrate Tiphaine's birthday! On the way back, Denis allowed us to set foot on land in Laboureur to see the cabin (the other city hall of the island; a wedding has been celebrated there once!). It was a very nice place!


Aurore australe sur PAF / Aurora australis on base


Gorfou sauteur en mue / Rockhopper penguin molting


Poussin de chionis / Black-faced sheathbill chick


Pétrel gris cherchant à atterir / Grey petrel looking for a landing place


mercredi 7 mars 2012

Ils sont mignoooooonnnnnnssss!!! / They're sooooooo cute!

Après quelques jours sur base pour me reposer après Guetteur et voir une jolie aurore australe, j'étais de retour à Pointe Suzanne, en bonne compagnie (avec Suzanne, ou Tiphaine, et Pascal, alias le manipeur parfait!) pour revoir nos chers « puppies », les petits d'otaries. Le but était de faire des tours régulièrement (2-3 fois par jour) afin de retrouver le plus de petits marqués possibles pour les attraper, re-peser et mesurer. Sur la quarantaine marquée au début, seulement 25 ont été revus. En cette saison, il est en effet difficile de tous les trouver car ils commencent à s'émanciper et passent pas mal de temps à l'eau quand leur mère part refaire des réserves. De plus, certains perdent leurs marques ou ont pu mourir entre temps. En tous cas, à cet âge-là, ils sont très, très mignons et attachants, et ça devient du sport pour les attraper (ben oui, ils vont quand même pas se laisser faire, ce serait trop facile)... Mais je vais vous mettre des photos, vous jugerez par vous mêmes! Nous avons aussi profité de cette session pour équiper des femelles d'otaries d'appareils enregistrant la quantité de lumière, permettant de déterminer la zone géographique dans laquelle elles vont passer l'hiver, des GLS (pour Geolocation Sensors). Elles seront déséquipées à leur prochain retour à terre, dans 8 mois. Là encore, c'est des fois du sport pour les attraper au filet, et les transporter à la cabane. Les femelles sont pesées puis anesthésiées afin de pouvoir clipser le GLS sur leur nageoire. Après l'anesthésie, elles sont surveillées puis relâchées quand elles ont retrouvé toutes leurs facultés. Nous avons également reçu la visite des « commandos Colgate », renommés ainsi grâce à la mission cruciale qu'il devait effectuer (me ramener la brosse à dent que j'avais oubliée sur base!! C'est pas tout le monde qui peut se vanter d'avoir eu 5 mecs surentraînés pour lui ramener sa brosse à dent....!). Et accessoirement, ils ont aussi ramené d'autres trucs vitaux en cabane: le Nutella (ou délice des demoiselles...!), et du cidre pour Tiphaine! C'est mignon! Plus sérieusement, ils faisaient partis d'un groupe d'une dizaine de militaires qui ont passé un peu de temps sur Kerguelen en trek. Ils sont venus nous voir à Pointe Suzanne pour faire une sortie tout en en apprenant plus sur les animaux. Nous avons donc fait une petite balade aux environs de la cabane, Tiphaine en expliquant la partie mammifères marins, et moi la partie piafs! A part ça, il y avait toujours les papous, non loin de la cabane, pour nous distraire, ainsi que les cormorans. Voilà, encore une session où c'était que du bonheur donc (si on met à part les transits où j'ai encore et toujours attrapé des ampoules, faut dire qu'avec 60 noeuds de vent à l'aller, c'était quand même pas super étonnant, mais bon... on est pas apprentis héros polaires pour rien!).

After a few days on base to rest after the "watchman session" and when I got to see a beautiful aurora australis, I was back in Pointe Suzanne, in great company (with Tiphaine, known as Suzanne and Pascal, known as the "ideal guy") to meet our nice little pups again.The goal of the field session was to do regular rounds (2-3 times a day) to find as many marked pups as possible, weigh and measure them. Out of the forty pups that had been marked at the beginning of the season, we could find only 25 of them. At this time of the year, it is indeed hard to find them all because they become to be emancipated and to spend more time in the water when their mother go to sea to rebuild their body reserves. Moreover, some might lose their marks and some might have died. But anyway, at this age, they are really cute and charming and it's a piece of work to catch them... Here are some photos so you can judge by yourselves! We also took advantage of this field session to equip some females with devices that record the duration of daylight allowing us to determine in which zones they forage during the winter (GLS for Goelocation Sensors). They'll be caught and their devices will be retrieved when they come back on land, in eight months. Once again, it was a piece of work to catch them and bring them back to the cabin. They were then weighed and anesthetized so we can clip a GLS on their fins. After the process, they were monitored until they'd recovered from the anaesthesia and we let them go. The "Colgate commando unit" also visited us (why Colgate? because their crucial mission was to bring back the toothbrush I'd forgotten on base!! not everybody can say they had five overtrained guys bringing one's toothbrush back... isn't?)! They also brought with them very important items: Nutella (we have a sweet teeth...!) and apple cider for Tiphaine!! They were part of a group of about ten guys from the army who came to Kerguelen for training. They wanted to visit Pointe Suzanne to see a new site and learn about local animals. We thus went on a walk around the cabin and Tiphaine did the talk on marine mammals and I explained the bird stuff! Aside from that, there still were the gentoos, next to the hut, to add more fun to the field session, and the shags. Well, once again, a nice field session (except for the transits when I got blisters again; but the wind we were facing was blowing at 60 knots so it's not very surprising!).



Pup d'otarie de Kerguelen et choux de Kerguelen / Fur seal pup and Kerguelen cabbage


Otaries de Kerguelen et pup en train de têter / Antarctic fur seals and pup being fed


Encore un puppy / Another pup


vendredi 2 mars 2012

Manip' Guetteur / "Watchman" field session

Voilà une session de presque un mois à Ratmanoff qui s'achève et qui nous a permis de mener à bien la fameuse manip' Guetteur. Celle-ci a lieu tous les ans, depuis presque 15 ans. Elle consiste à équiper des manchots royaux d'appareils permettant d'étudier leur écologie alimentaire, tels que des GPS et des enregistreurs de plongée MK9. Tous les animaux étaient cette année équipés en plus d'émetteurs VHF, afin de rendre le travail de récupération plus facile grâce à une antenne sur le toit de la cabane permettant de détecter les piafs sur le retour.
Sur le chemin de Rat', nous nous sommes arrêtés à Pointe Morne pour un passage « cracous et grands albas ». Pour les cracous (pétrels géants), il nous fallait noter la présence ou l'absence de poussins sur tous les nids marqués de la zone. Pour les albas, nous devions passer vérifier s'il y avait des partenaires à baguer (bague métal ou plastique ou les 2) dans les nids repérés par les ornithos pendant le Tour Courbet. Nous sommes ensuite arrivés à Guetteur, pour la mise en place de la manip' du même nom! Tous les ornithos (Thomas, Kéké, Max, Thibaut et moi) ainsi que Micka BCR ont participé à la séance de pose, pendant les deux premiers jours de la session. Il s'agissait de repérer une relève (lorsqu'un partenaire rentre de son voyage en mer, retrouve son conjoint, reprend l'oeuf ou le poussin pour que ce dernier puisse partir à son tour en mer). Les partenaires étaient bombés de deux couleurs différentes (une pour les partenaires qui arrivaient, au plumage tout propre, et l'autre pour ceux qui s'en allaient). Dès que le conjoint partant avait décidé de s'en aller, il fallait l'attraper à sa sortie de la colonie puis l'amener à la cabane, non loin de là, pour l'équiper, le peser, le mesurer et le marquer afin de pouvoir le reconnaître. Nous avons également équipé d'autres individus, les témoins, possédant une VHF seulement; à la relève, les partenaires devaient être équipés pour avoir les deux individus du même couple marqués. Le travail de guetteur à proprement parler a commencé après l 'équipement pour voir revenir nos manchots. Thibaut guettait le matin, moi l'après-midi. Il s'agissait de repérer les manchots équipés rentrant à la colonie et de les intercepter avant qu'ils ne rejoignent leur nid et ne fassent leur relève afin de les peser, remesurer et déséquiper. Les retours se sont cette année répartis presque de façon égale dans le temps, avec au moins un retour par jour et jusqu'à trois, sauf une journée où aucun manchot équipé n'avait décidé de pointer le bout de son bec. Nous avons loupé le passage du Marion Dufresne, rembarquant les derniers VATs de la 61ème mission puisque nous devions rester à Guetteur pour ne pas rater nos animaux équipés. J'en profite pour saluer la vingtaine de partants, et leur souhaiter bon retour et bonne chance pour la suite. Nous n'étions pas là, malheureusement, pour dire au revoir, mais le coeur y était!
La plage de Ratmanoff était toujours aussi magnifique, avec ces milliers de manchots, ces vagues dont le vent effleure la cime en emportant des gerbes d'eau. Il s'agit d'une des plus grandes manchotières dans les TAAF (70000 couveurs, ce qui est assez énorme!!). Quelques lapins, chats et grands albas pouvaient également être observés dans le coin. Les éléphants de mer étaient assez peu nombreux par rapport à la saison des naissances, et quelques otaries traînaient dans le coin également. Nous avons aussi pu voir quelques macas, « perdus » au milieu des couveurs, ainsi qu'une rareté de la nature: un manchot mélanique (noir) a priori reproducteur dans la colonie. Nous sommes arrivés au moment des pontes et éclosions. Les individus que nous avons équipés étaient principalement sur petits poussins ou oeufs à l'éclosion, puis nous avons vu les poussins grandir et s'émanciper un peu. Les parents revenaient nourrir leur petit en régurgitant la nourriture dans leur bec. Il y avait toujours les fameux skuas, à l'affût pour voler des oeufs perdus par des couveurs maladroits ou des poussins mal gardés, ainsi que les pétrels géants et les goéls qui cherchaient à avoir leur part du festin. Ceci était encore plus flagrant lors d'un incident rare: la marée, un jour, était montée « trop haut », jusqu'à emporter couveurs, oeufs et poussins, causant une mortalité assez importante et changeant la morphologie de la colonie par endroits. Nous avons assisté à la scène, impuissants...
Nous avons également reçu de la visite pendant Guetteur, ce qui nous a permis d'avoir des manipeurs pour mener en parallèle une manip' sur le coût énergétique de la marche en équipant des manchots marchant sur la plage en direction de la colonie de GPS, cardio-fréquencemètres et accéléromètres. Certains manchots royaux, pour des raisons pour l'instant inexpliquées malgré quelques hypothèses, sortent de l'eau loin de la colonie et la rejoignent à pied au lieu d'arriver directement en nageant et en sortant de l'eau devant la colonie. Pour avoir des éléments de réponse, il était intéressant d'en connaître plus sur ce que cette marche supplémentaire leur coûte.
L'équipe logistique est passée pendant quelques jours faire des réparations. Deux collègues sont passés nous voir à la journée en visite, et d'autres ornithos sont restés pendant quelques jours, avant que l'équipe PopChat n'arrive pour mener à bien ses travaux sur la dynamique de population des chats de Kerguelen, espèces introduites (mais je reparlerai de ce type de manip' puisque je partirai à Port-Jeanne-d'Arc avec Nath, le Popchat, en fin de mois... vous en saurez donc plus à ce moment!). Finalement, le temps est passé relativement vite, jusqu'à notre départ le 1er mars.

I'm just back from a month-long stay in Ratmanoff to carry out the "famous" "watchman" field session.It has been happening every year for almost 15 years and allows us to better understand the king penguins' foraging ecology by deploying GPS and Time-Depth Recorders (TDR). This year, all the animals were also equiped with VHF transmitters to make it easier for us to find the animals back from sea and retrieve their devices thanks to an antenna on the roof of the cabin.
On the way to Ratmanoff, we stopped at Pointe Morne for a "giant petrels and wandering albatrosses check". We had to record the presence or absence of chicks for all giant petrels' marked nests. We also had to check the presence or absence of wandering albatrosses' mates on the nests marked by birders in October and ring them if needed with either a plastic, a metal ring, or both. We then arrived to Ratmanoff for the start of the "watchman" field session. All birders (Thomas, Kéké, Max, Thibaut and I) as well as Micka from the Communication Office participated in the deployment of devices during the first two days. We had to find birds doing their changeovers (when a king penguin goes back from sea, it goes back to its nest, finds its mate, takes the egg or chick back so it can go to sea as well). The mates were marked with coloured paint spray (one colour for the ones that were going back from sea and one for the ones about to leave the colony). As soon as the departing bird decided to go, we had to manage to catch it before it reached the sea and bring it to the cabin, next to the colony, to fit it with a device, weigh, measure and mark it. Some individuals were also only equiped with VHFs (the control group) and their mates were equiped during the next changeover. The "watchman" work could then begin after the deployments in order to not miss the birds coming back from sea. Thibaut was watching the birds in the mornings, and I was doing it during the afternoons. We needed to spot the equiped birds coming back and to catch them before they had made their changeover, which can happen pretty quickly, in order to weigh and measure them again and retrieve their devices. The returns were well-spaced in time with birds coming back every day but one (from one to three birds per day). We missed the stopover of the Marion Dufresne, which came to bring most field assistants of the 61th mission home since we had to stay at the cabin to make sure we didn't miss our equiped birds. This post is the occasion for me to greet the people who left and wish them a good return trip and good luck. We weren't there but our hearts were in it!
The beach of Ratmanoff was as beautiful as usual, with its thousands of penguins and its waves which tops spread in the wind. It's actually one of the biggest king penguin colonies in the French Southern and Antarctic Lands (70000 breeders! it's huge!). We could also see a few rabbits, cats and wandering albatrosses around every now and then. There were few elephant seals compared to the breeding season and a few fur seals were resting on the beach as well. Lastly, we could see a few macaroni penguins, "lost" among the breeding king penguins as well as a rarity of nature - a melanic (black) king penguin a priori reproducing in the colony! When we arrived, some birds had laid or were laying eggs or others had young chicks already or eggs about to hatch. The penguins we equiped were mostly taking care of a small chick or had an egg near hatching; during the field session we saw the chicks grow bigger and become independent. The parents came back to feed their chick by regurgitating the food in their beak. There still were a lot of skuas, waiting around to steal eggs lost by clumsy breeders or chicks that were not guarded well, as well as giant petrels and kelp gulls trying to have a feast as well. This was even more obvious during a rare event; one day, the tide rose "too high" and reached the breeders; it carried away loads of breeders, eggs and chicks causing an important mortality and changing the morphology of the colony in some parts. We witnessed that scene, helpless...
 We also had a few visitors during the field session, which allowed us to have extra hands to carry out another experiment on the energetic cost of walking in king penguins. We fitted birds walking on the beach towards the colony with cardio frequency meters, GPS and accelerometers. Some king penguins, for unknown reasons indeed leave the water far away from the colony and walk towards it instead of swimming all the way to the colony. To understand why we wanted to gain insight into the energetic cost of this extra walk.
The logistical team spent a few days with us to do some repairs in the cabin. Two colleagues came visit us for a day and other birders came for a few days before the arrival of the "Popchat team" (the team of the field assistant studying feral cats, that were introduced years ago in Kerguelen) (but I'll talk about it some more soon since I'll go to Port-Jeanne-d'Arc to help him out at the end of the month). Well, at the end of the day time flew by until our departure on the 1st of March.



Poussin de pétrel géant à Pointe Morne / Giant petrel's chick in Pointe Morne


Vue que l'on avait pendant un mois sur la manchotière à travers la vitre du Guetteur devant laquelle nous passions tout notre temps / The view we had for a month of the king penguin colony through the « Watchman » window in front of which we spent all our time 


Poussin de manchot royal à Ratmanoff / King penguin's chick in Ratmanoff


Chercher l'intrus: le manchot mélanique de la colonie de Ratmanoff / Spot the odd one out: the melanic king penguin of the Ratmanoff colony