samedi 19 novembre 2011

Manip à Cotter / Stay in Cotter


Un peu plus de 10 jours viennent de s'écouler depuis notre départ de PAF (Port-aux-Français). Alain, un hivernant qui travaille à Météo France, Max et moi avons fait ces derniers temps une manip' sympa à Cap Cotter, au nord de la péninsule Courbet. Pour rejoindre le site, il nous a fallu nous arrêter, à l'aller et au retour, à Cataractes, où il y a une cabane située dans un cadre magnifique – près de la côte, avec la vue sur les îlots alentour, entourée de montagnes dont les sommets sont un peu enneigés, et près d'une jolie cascade. Le transit PAF-Cataractes est un peu long (nous avions mis 8h30 à l'aller et 5h30 au retour) puis le transit Cataractes-Cotter se fait bien, en 3h-3h30. Le site de Cotter est très sympa aussi, non loin du Mont Campbell et de plusieurs grandes colonies de gorfous macaronis. D'ailleurs, c'est pour ces charmantes bestioles que nous avions fait le déplacement. Ce sont des oiseaux curieux, mais agressifs entre eux. Les mâles et femelles d'un couple font un nid composés de quelques caillous (parfois piqués sur le nid du voisin!) et pondent deux oeufs dont un seul donnera un poussin au final. Ils défendent alors leur nid de l'intrusion de leurs congénères – et de la nôtre! - à grand renfort de coups de becs et d'ailerons. Quand un des partenaires, qui s'est écarté momentanément du nid retrouve l'autre, ils chantent pour se reconnaître, ailerons écartés et en agitant la tête d'un côté et de l'autre, le bec levé vers le ciel. C'est assez marrant à voir.
Le but de la manip' était de marquer un certain nombre de nids et leurs individus pour suivre les relèves de chaque couple. En effet, mâle et femelle alternent la couvaison, et puis plus tard la garde et le nourrissage du poussin. Ainsi, après avoir marqué nids et oiseaux, il s'agissait d'effectuer six passages par jour pour noter lequel des deux partenaires était sur oeuf, et lequel était à côté, ou bien parti. Nous avons en effet assisté au départ en mer des premiers mâles. Cela leur permet d'aller se nourrir en mer avant de revenir relayer les femelles. Nous avons également équipé quelques individus, mâles et femelles, de différents appareils (balises, GPS, enregistreurs de plongée) afin de pouvoir étudier leurs trajets en mer et donc leur stratégie de recherche alimentaire. Côté pratique, ce n'est pas toujours évident d'équiper les animaux car ils gigotent pas mal, mais c'est un coup de main à prendre! Sinon, côté météo, le temps était mitigé. Il n'y a pas eu de jour sans vent (on est pas à Kerguelen pour rien!). La première partie de la manip' s'est plutôt faite sous le soleil, alors que pendant la deuxième nous avons eu de la pluie, neige et parfois de la grêle. Et pour finir, côté vie quotidienne, c'était plutôt agréable. D'ailleurs, on remercie bien Alain pour sa compagnie, mais aussi pour nous avoir souvent fait à manger et la vaisselle... et pour son aide précieuse pour le boulot de terrain! L'« ascension » du Mont Campbell était sympa, ainsi que les balades pour aller prendre des photos dans les environs. Entre les colonies de manchots papous où les poussins commençaient à grandir, les nids de skuas par-ci par-là où l'individu sur nid se met à alerter bien fort pour que son partenaire rentre illico si on s'approche, les cormorans qui transportaient de longues algues dans leur bec pour en faire leur nid, les quelques manchots royaux en mue perdus au milieu des macaronis, les adultes grands albatros nourrissant leur poussin, les vagues se frayant un chemin parmi les laminaires (de longues algues vertes fermement accrochées aux rochers) et se brisant en gerbe d'eau sur les rochers, il y avait largement de quoi ramener des images sympa. D'ailleurs, je vous en joins quelques unes pour que vous puissiez voir par vous même imaginer à quel point le site était sympa.

A little bit more than 10 days have passed since we left Port-aux-Français (PAF in short). Lately, Alain from the meteorological services, Max and I have spent time in Cape Cotter, north of the Courbet Peninsula, to work on macaroni penguins. To reach the site, we had to stop in Cataractes first, where there is a hut located in a beautiful setting – next to the coast, surrounded by snow-covered mountains, next to a nice little waterfall, and with a pretty view on surrounding islets. The transit between PAF and Cataractes is a bit long – it took us 8 and half hours to get there in the first place but only 5 and half hours for the return trip, but the one from Cataractes to Cape Cotter is easier and quicker (3-3,5 hours). Cape Cotter also is a nice site, next to Mont Campbell and several colonies of macaroni penguins. Actually, they were the reason of our stay there. They are curious animals, but also quite agressive. Males and females form pairs and build a nest made of a few small stones (sometimes stolen from their neighbor's nests!) and lay two eggs of which only one will turn into a viable chick. They defend their nest from their neighbors by biting and hitting with their flippers everything that comes near them – including us! When one individual of the pair, who had left momentarily, finds back the other, they sing to recognize each other, moving their head from the side to side, with their flippers spread open. It's quite funny to watch. The goal of our stay was to mark some nests and their birds to follow the changeovers of each pair. They take turn on the nest during the incubation and the chick rearing periods. After that, we went to the colony six times a day to check the positions of the birds – on the nest, incubating the egg, next to the incubating partner, or gone (most likely at sea). Before leaving, we indeed saw a few males departing the colony. They first go to sea to feed and rebuild their body reserves before coming back so their females can do so. Moreover, during our stay, we fitted some male and female macaroni penguins with different devices (GPS, ARGOS and data loggers) to study their movements at sea and thus their foraging strategy. From a practical side of view, we can't say that working with those birds is particularly easy since they move a lot. As far as weather goes, we had a bit of everything. The first few days were quite sunny, whereas during the last ones, we had some rain, snow and hail. Also the wind didn't stop blowing quite hard this whole time (yes, I know, what was I expecting??! It's Kerguelen...). And finally the everyday life and our little routine were quite pleasant. We thank Alain for his company, and for cooking and doing the dishes most of the time, as well as for his precious help in the field! The « ascent » to the top of Mount Campbell with the three of us was quite nice. And so were the moments we spent looking around to take photos. They were loads of cool photos to take: the gentoo penguins colonies where chicks started to get bigger, the nests of skuas where the birds incubating called their partners for protection if we got too close, the Kerguelen shags nearby coming back to the colony with long seaweeds to make their nests, the few king penguins molting, « lost » among macaroni penguins, the adult wandering albatrosses coming back to their nest to feed their chick, almost bigger than them, and the waves rushing through kelp blades (long seaweeds strongly attached to the substrate) and hitting rocks in a cloud of water... No more talking for now, but here are some photos for you to realize how beautiful this place is. 

Manchot royal devant une colonie de gorfous macaronis / King penguins in front of a macaroni penguins' colony
Colonie de gorfous macaronis à Cap Cotter / Macaroni penguins' colony in Cape Cotter
Manchot papou et son poussin à Cap Cotter / Gentoo penguin and its chick in Cape Cotter
 

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