jeudi 29 mars 2012

Et une petite dernière: PJDA! / And the last one: PJDA!

Voilà une dernière manip' bien sympathique qui s'achève, avec un travail intéressant et encore en très bonne compagnie: Nath, le Popchat dont nous venions relever les manipeurs, Yoanna, la ½ VSC Ethotaaf (programme d'études sur le comportement des oiseaux marins), JC (le chaud-froid) et
Laurent, l'artiste. C'était l'occasion pour nous de découvrir un nouveau site emblématique de Kerguelen: Port-Jeanne-d-Arc. Le but de cette manip' était d'aider Nath à relever ses cages pour capturer les chats de Kerguelen, à les changer de place et à en changer les appâts (lapins chassés par Nath) le cas échéant. D'habitude, le Popchat doit aussi faire des observations, à raison d'un minimum de 30 par session, le long d'un transect (le line) en relevant le maximum d'informations sur les individus observés. Ce programme vise à comprendre, entre autres, la dynamique de population de cette espèce introduite lors d'occupations humaines sur Kerguelen. Lorsque nous sommes arrivés, Nath avait déjà fait son quota d'observations, donc nous n'avons pas eu à l'aider sur cette activité. Lorsque les chats étaient capturés dans les cages, posées et camouflées à proximité du line, nous les ramenions à la cabane dans des caisses de transport. Nath les anesthésiait afin de pouvoir faire des prélèvements et mesures. Si le chat était connu (transpondé), il fallait vérifier le numéro de la puce. Dans le cas contraire, il était transpondé puis nommé (Chat-Vabien, Chat-Doc, Chat-Thon, Cha-Kaponk...). Il leur mettait alors un collier avec un code couleur et un numéro pour pouvoir l'identifier de loin aux jumelles. Après quelques heures pour que l'anesthésiant perde de son effet, nous ramenions le chat pour le relâcher à l'endroit où il avait été capturé.
Mis à part cela, nous avons eu la chance de pouvoir monter au Dôme Rouge, d'où la vue sur une partie de l'archipel était absolument magnifique. En traversant le Ravin du Charbon, nous avons passé un moment à observer les poussins d'albatros fuligineux près d'une magnifique cascade, avant d'arriver sur un plateau avec des souilles, puis de passer par des pierriers pour atteindre le haut du Dôme Rouge pour le goûter. En redescendant, nous sommes passés par un joli canyon où un renne solitaire nous attendait (enfin, après 5 mois à Ker où je commençais à désespérer et à penser que les rennes sur l'archipel étaient un mythe!!). Merci à Nath d'ailleurs de lui avoir donné rendez-vous; j'avoue, ça nous a bien scotché que l'animal se pointe pile à l'heure où Popchat avait dit qu'on le rencontrerait...! La classe, quoi! Ajoutons à ça du temps pour explorer les ruines, que j'ai trouvé spectaculaires, de l'ancienne station baleinière construite en 1908 et dont l'activité avait définitivement été arrêtée en 1926. Il reste des centaines de bidons qui rouillent à côté des anciennes cuves, des morceaux de rails et ponton et quelques bâtiments dont certains ont été rénovés pour garder le souvenir de l'occupation de la station et de l'activité baleinière. J'ai eu du mal, malgré les différentes lectures que j'ai pu faire sur le sujet, a imaginé l'ampleur de l'exploitation et du massacre des grands cétacés. La cabane est immense comparée aux autres cabanes dans lesquelles j'avais pu passer du temps. Elle comprend une petite partie musée également. Et pour finir, j'ajouterai les mémorables parties de 21 qui nous ont bien fait rire et rester éveillés pendant une partie de nos soirées! Bref, une dernière manip' à la hauteur de tout le reste de notre séjour dont je me souviendrai longtemps! 

My last field session is over. I, once again, had a blast: interesting work, and as always, good company (Nath, the guy who is studying the population dynamics of feral cats on Kerguelen, known as Popchat, who needed help in the field; Yoanna, the girl working on an ethology programme, JC, the heating engineer, and Laurent, the artist!). For all of us it has been a chance to discover a new emblematic site of Kerguelen: Port-Jeanne-d-Arc. The goal of the field session was to help Nath set up cages to catch feral cats (put the bait in, camouflage them and place them in different places) and check them regularly. For bait, Nath hunted rabbits, cut them in half and put them in the cages.Usually, the Popchat also has to make a minimum of 30 observations in one session, along a transect (we call it the line) and record as much information as possible on the individuals observed. His programme aims at understanding, among others, the population dynamics of this species introduced by humans on the island. When we arrived, Nath had already made enough observations so we didn't get to help him with that. When the cats were caught in the cages, camouflaged next to the transect, we got them out and brought them down to the cabin in transport boxes. Nath, after anaesthetizing them, made measurements and took samples. If the cat was known (had an electronic chip), we had to check its identity. If not, it was tagged with a chip introduced underneath its skin and named. Nath then put a coloured collar on them with a number to identify it from a distance with binoculars. After a few hours so the cat could wake up after the anaesthesia, it was released where it had been caught.
 Apart from that, we got lucky enough to go to the Dôme Rouge, from the top of which the view on the surrounding islets is absolutely breath-taking. On the way, we stopped to observe sooty albatrosses' chicks next to a beautiful waterfall before reaching a plateau with "swamps", going through screes and "climbing" to reach the summit of the Dome. We contemplated the view with a nice snack and went down to a nearby canyon. A solitary reindeer was waiting for us (at last, after 5 months in Kerguelen!! I'd been thinking reindeers were a myth!). Thanks so much, Nath, for scheduling this encounter! I have to admit it blew my mind to see the animal at the exact same time and place the Popchat had told us it would be there... Nice work!! We also had the time to explore the ruins of the old whaling station built in 1908 and abandonned in 1926. I've found them spectacular. There are still hundreds of rusty barrels next to tanks, pieces of railway, boarding and a few buildings have been renovated to keep the souvenir of this terrible activity alive. I can barely imagine the extent of the exploitation and the ecological disaster that happened here even after reading so much about it and living there for a few days. The cabin is really big compared to others where I'd been. There is a small museum in it. At last, I'll just mention the memorable games we played and the laughing all night long! That was, for sure, a nice field session just like all others and I'll remember it for a while!! 



Arrivée à PJDA en chaland / Arrival in PJDA with the barge


Yo et Nath mettant une cage en place / Yo and Nath setting up a cage


Prise de mensurations d'un chat capturé dans une cage / Measurements on a cat caught in a cage

 Moi tenant Chat-Thon / Me holding Chat-Thon, the kitty


 En revenant du Dôme Rouge / On the way back from the Dôme Rouge
 

mardi 20 mars 2012

Dernière session otarie / Last « fur seal » session

Je viens de rentrer de Pointe Suzanne où ma dernière session sur les otaries s'est encore très bien passée. Cette fois, Tiphaine et moi étions accompagnées par Charles, Géophy. Nous avons continué les tours pour essayer de retrouver tous les puppies marqués et avons à nouveau équipé les dernière femelles de GLS. Nous avons également eu la visite de Denis, le Bosco, et Guillaume, un autre Géophy, avec qui j'en ai profité pour rentrer. Du coup, nous avons fait le tour « touristique » classique avec eux pour voir les colonies de cormorans qui commençaient à se vider, les manchots papous en mue au look amusant au sommet des collines, le poussin de fuligineux qui a aussi bien grandi, la grotte, et puis toutes les otaries, dont quelques otaries d'Amsterdam, qui ne se reproduisent pas à Ker. Allez, j'envoie quelques photos pour que vous puissiez voir comme c'est beau!

I just got back from Pointe Suzanne where my last field session focused on fur seals went very well once again. This time, Tiphaine and I were accompanied by Charles, Geophy. We kept on doing rounds to try to find all the marked pups and we equiped other females with Global Locating System devices. Denis, the captain, and Guillaume another guy working for the geophy programme came visit us as well and I left with them when they had to go. We thus made the usual "tourist tour" with them to see the shag colonies that were beginning to be empty, the molting gentoo penguins with weird looks at the top of the hills, the sooty albatros' chick which was pretty big by that time, the cave and all the fur seals, among which we observed a few Amsterdam fur seals (present but not reproducing in Kerguelen). Here are some photos so you can see how beautiful this was!


Moi tenant un puppy / Me holding a fur seal pup

Otarie d'Amsterdam (oh, les belles dents!) / Subantarctic fur seal (look at those teeth!)

 

Manchots papous en mue / Gentoo penguins molting


jeudi 15 mars 2012

De retour à Mayes / Back in Mayes

Après Suzanne, quelques jours de libre ont permis à Tiphaine de venir découvrir Mayes avec Max et moi. J'ai donc remis les pieds sur le chaland (ça faisait longtemps!) et découvert de nouvelles parties du Golfe (Laboureur en particulier). Comme c'était le premier tour en chaland de Tiphaine, elle avait commandé les dauphins, et ils se sont montrés! Denis nous a aussi laissées descendre à Armor, où des Réus étaient déposés en manip', ce qui nous a permis de faire le tour de la pisciculture désaffectée qui avait été mise en place dans l'espoir de développer un élevage de saumon de 1984 à 1993.
Sur l'île, nous avons fait un passage pour baguer les poussins de chionis; il ne restait pas énormément de nids, mais c'était quand même pas si facile que ça, certains poussins étant bien cachés au fond de leurs trous. Nous avons également réussi à attraper quelques adultes (encore moins facile!) qui n'étaient pas bagués pour leur poser des bagues. Le tour chionis nous a permis de parcourir un peu la côte et de voir les gorfous sauteurs, dont les poussins avaient bien grandi depuis la dernière fois que je les avais vus! Eux aussi, ils sont bien mignons. Les adultes étaient en mue également, et certains avaient des looks de punk assez étranges! Un pétrel gris est aussi venu nous faire un show, juste sous nos yeux, alors qu'il cherchait à atterir pour rejoindre son terrier. Un moment magique! Nous avons également bagué, mesuré et pesé quelques poussins de pétrels plongeurs communs (plon-plon pour les intimes) et essayer de faire des captures au filet. A cause du vent voire de la pluie, cependant, les séances filet ont du être écourtées tous les soirs, ce qui nous a laissé plus de temps pour fêter l'anniv' de Tiphaine et jouer au tarot! Au retour, Denis nous a permis de mettre pied à terre à Laboureur où des gens étaient récupérés, pour visiter la cabane (mairie annexe; un mariage y a été célébré il y a longtemps); c'est un coin bien sympa également!

After Pointe Suzanne, a few days off allowed Tiphaine to discover Mayes Island with Max and I. I thus went back on the barge (it'd been a while!) and discovered new parts of the Gulf of Morbihan (Laboureur especially). Since it was the first time Tiphaine was on the boat, we had to see dolphins and fair enough, they were there! Denis, the captain, let us go on land at Armor, where people were dropped off, to see the abandonned fish farm that had been set up and that had functionned from 1984 to 1993 in the hope of developing a salmon business.
On Mayes, we walked round the island to ring the black-faced sheathbills' chicks; there weren't that many nests but it still wasn't that easy because some chicks were hidden very well, deep in their nests. We also had to catch a few adults that weren't ringed (that, too, wasn't easy!) to ring them.This tour allowed us to see the coasts and the rockhopper penguins with their chicks (that were way bigger that last time I'd been there!they're so cute). The adults were molting and had very strange looks! A grey petrel also displayed its wares in front of us, trying to land next to its den. A magical moment! We also ringed, measured and weighed a few diving petrels' chicks and tried to do night misnetting sessions. We had to cut it short every night because of the windy conditions and the rain, which left more time to play cards and celebrate Tiphaine's birthday! On the way back, Denis allowed us to set foot on land in Laboureur to see the cabin (the other city hall of the island; a wedding has been celebrated there once!). It was a very nice place!


Aurore australe sur PAF / Aurora australis on base


Gorfou sauteur en mue / Rockhopper penguin molting


Poussin de chionis / Black-faced sheathbill chick


Pétrel gris cherchant à atterir / Grey petrel looking for a landing place


mercredi 7 mars 2012

Ils sont mignoooooonnnnnnssss!!! / They're sooooooo cute!

Après quelques jours sur base pour me reposer après Guetteur et voir une jolie aurore australe, j'étais de retour à Pointe Suzanne, en bonne compagnie (avec Suzanne, ou Tiphaine, et Pascal, alias le manipeur parfait!) pour revoir nos chers « puppies », les petits d'otaries. Le but était de faire des tours régulièrement (2-3 fois par jour) afin de retrouver le plus de petits marqués possibles pour les attraper, re-peser et mesurer. Sur la quarantaine marquée au début, seulement 25 ont été revus. En cette saison, il est en effet difficile de tous les trouver car ils commencent à s'émanciper et passent pas mal de temps à l'eau quand leur mère part refaire des réserves. De plus, certains perdent leurs marques ou ont pu mourir entre temps. En tous cas, à cet âge-là, ils sont très, très mignons et attachants, et ça devient du sport pour les attraper (ben oui, ils vont quand même pas se laisser faire, ce serait trop facile)... Mais je vais vous mettre des photos, vous jugerez par vous mêmes! Nous avons aussi profité de cette session pour équiper des femelles d'otaries d'appareils enregistrant la quantité de lumière, permettant de déterminer la zone géographique dans laquelle elles vont passer l'hiver, des GLS (pour Geolocation Sensors). Elles seront déséquipées à leur prochain retour à terre, dans 8 mois. Là encore, c'est des fois du sport pour les attraper au filet, et les transporter à la cabane. Les femelles sont pesées puis anesthésiées afin de pouvoir clipser le GLS sur leur nageoire. Après l'anesthésie, elles sont surveillées puis relâchées quand elles ont retrouvé toutes leurs facultés. Nous avons également reçu la visite des « commandos Colgate », renommés ainsi grâce à la mission cruciale qu'il devait effectuer (me ramener la brosse à dent que j'avais oubliée sur base!! C'est pas tout le monde qui peut se vanter d'avoir eu 5 mecs surentraînés pour lui ramener sa brosse à dent....!). Et accessoirement, ils ont aussi ramené d'autres trucs vitaux en cabane: le Nutella (ou délice des demoiselles...!), et du cidre pour Tiphaine! C'est mignon! Plus sérieusement, ils faisaient partis d'un groupe d'une dizaine de militaires qui ont passé un peu de temps sur Kerguelen en trek. Ils sont venus nous voir à Pointe Suzanne pour faire une sortie tout en en apprenant plus sur les animaux. Nous avons donc fait une petite balade aux environs de la cabane, Tiphaine en expliquant la partie mammifères marins, et moi la partie piafs! A part ça, il y avait toujours les papous, non loin de la cabane, pour nous distraire, ainsi que les cormorans. Voilà, encore une session où c'était que du bonheur donc (si on met à part les transits où j'ai encore et toujours attrapé des ampoules, faut dire qu'avec 60 noeuds de vent à l'aller, c'était quand même pas super étonnant, mais bon... on est pas apprentis héros polaires pour rien!).

After a few days on base to rest after the "watchman session" and when I got to see a beautiful aurora australis, I was back in Pointe Suzanne, in great company (with Tiphaine, known as Suzanne and Pascal, known as the "ideal guy") to meet our nice little pups again.The goal of the field session was to do regular rounds (2-3 times a day) to find as many marked pups as possible, weigh and measure them. Out of the forty pups that had been marked at the beginning of the season, we could find only 25 of them. At this time of the year, it is indeed hard to find them all because they become to be emancipated and to spend more time in the water when their mother go to sea to rebuild their body reserves. Moreover, some might lose their marks and some might have died. But anyway, at this age, they are really cute and charming and it's a piece of work to catch them... Here are some photos so you can judge by yourselves! We also took advantage of this field session to equip some females with devices that record the duration of daylight allowing us to determine in which zones they forage during the winter (GLS for Goelocation Sensors). They'll be caught and their devices will be retrieved when they come back on land, in eight months. Once again, it was a piece of work to catch them and bring them back to the cabin. They were then weighed and anesthetized so we can clip a GLS on their fins. After the process, they were monitored until they'd recovered from the anaesthesia and we let them go. The "Colgate commando unit" also visited us (why Colgate? because their crucial mission was to bring back the toothbrush I'd forgotten on base!! not everybody can say they had five overtrained guys bringing one's toothbrush back... isn't?)! They also brought with them very important items: Nutella (we have a sweet teeth...!) and apple cider for Tiphaine!! They were part of a group of about ten guys from the army who came to Kerguelen for training. They wanted to visit Pointe Suzanne to see a new site and learn about local animals. We thus went on a walk around the cabin and Tiphaine did the talk on marine mammals and I explained the bird stuff! Aside from that, there still were the gentoos, next to the hut, to add more fun to the field session, and the shags. Well, once again, a nice field session (except for the transits when I got blisters again; but the wind we were facing was blowing at 60 knots so it's not very surprising!).



Pup d'otarie de Kerguelen et choux de Kerguelen / Fur seal pup and Kerguelen cabbage


Otaries de Kerguelen et pup en train de têter / Antarctic fur seals and pup being fed


Encore un puppy / Another pup


vendredi 2 mars 2012

Manip' Guetteur / "Watchman" field session

Voilà une session de presque un mois à Ratmanoff qui s'achève et qui nous a permis de mener à bien la fameuse manip' Guetteur. Celle-ci a lieu tous les ans, depuis presque 15 ans. Elle consiste à équiper des manchots royaux d'appareils permettant d'étudier leur écologie alimentaire, tels que des GPS et des enregistreurs de plongée MK9. Tous les animaux étaient cette année équipés en plus d'émetteurs VHF, afin de rendre le travail de récupération plus facile grâce à une antenne sur le toit de la cabane permettant de détecter les piafs sur le retour.
Sur le chemin de Rat', nous nous sommes arrêtés à Pointe Morne pour un passage « cracous et grands albas ». Pour les cracous (pétrels géants), il nous fallait noter la présence ou l'absence de poussins sur tous les nids marqués de la zone. Pour les albas, nous devions passer vérifier s'il y avait des partenaires à baguer (bague métal ou plastique ou les 2) dans les nids repérés par les ornithos pendant le Tour Courbet. Nous sommes ensuite arrivés à Guetteur, pour la mise en place de la manip' du même nom! Tous les ornithos (Thomas, Kéké, Max, Thibaut et moi) ainsi que Micka BCR ont participé à la séance de pose, pendant les deux premiers jours de la session. Il s'agissait de repérer une relève (lorsqu'un partenaire rentre de son voyage en mer, retrouve son conjoint, reprend l'oeuf ou le poussin pour que ce dernier puisse partir à son tour en mer). Les partenaires étaient bombés de deux couleurs différentes (une pour les partenaires qui arrivaient, au plumage tout propre, et l'autre pour ceux qui s'en allaient). Dès que le conjoint partant avait décidé de s'en aller, il fallait l'attraper à sa sortie de la colonie puis l'amener à la cabane, non loin de là, pour l'équiper, le peser, le mesurer et le marquer afin de pouvoir le reconnaître. Nous avons également équipé d'autres individus, les témoins, possédant une VHF seulement; à la relève, les partenaires devaient être équipés pour avoir les deux individus du même couple marqués. Le travail de guetteur à proprement parler a commencé après l 'équipement pour voir revenir nos manchots. Thibaut guettait le matin, moi l'après-midi. Il s'agissait de repérer les manchots équipés rentrant à la colonie et de les intercepter avant qu'ils ne rejoignent leur nid et ne fassent leur relève afin de les peser, remesurer et déséquiper. Les retours se sont cette année répartis presque de façon égale dans le temps, avec au moins un retour par jour et jusqu'à trois, sauf une journée où aucun manchot équipé n'avait décidé de pointer le bout de son bec. Nous avons loupé le passage du Marion Dufresne, rembarquant les derniers VATs de la 61ème mission puisque nous devions rester à Guetteur pour ne pas rater nos animaux équipés. J'en profite pour saluer la vingtaine de partants, et leur souhaiter bon retour et bonne chance pour la suite. Nous n'étions pas là, malheureusement, pour dire au revoir, mais le coeur y était!
La plage de Ratmanoff était toujours aussi magnifique, avec ces milliers de manchots, ces vagues dont le vent effleure la cime en emportant des gerbes d'eau. Il s'agit d'une des plus grandes manchotières dans les TAAF (70000 couveurs, ce qui est assez énorme!!). Quelques lapins, chats et grands albas pouvaient également être observés dans le coin. Les éléphants de mer étaient assez peu nombreux par rapport à la saison des naissances, et quelques otaries traînaient dans le coin également. Nous avons aussi pu voir quelques macas, « perdus » au milieu des couveurs, ainsi qu'une rareté de la nature: un manchot mélanique (noir) a priori reproducteur dans la colonie. Nous sommes arrivés au moment des pontes et éclosions. Les individus que nous avons équipés étaient principalement sur petits poussins ou oeufs à l'éclosion, puis nous avons vu les poussins grandir et s'émanciper un peu. Les parents revenaient nourrir leur petit en régurgitant la nourriture dans leur bec. Il y avait toujours les fameux skuas, à l'affût pour voler des oeufs perdus par des couveurs maladroits ou des poussins mal gardés, ainsi que les pétrels géants et les goéls qui cherchaient à avoir leur part du festin. Ceci était encore plus flagrant lors d'un incident rare: la marée, un jour, était montée « trop haut », jusqu'à emporter couveurs, oeufs et poussins, causant une mortalité assez importante et changeant la morphologie de la colonie par endroits. Nous avons assisté à la scène, impuissants...
Nous avons également reçu de la visite pendant Guetteur, ce qui nous a permis d'avoir des manipeurs pour mener en parallèle une manip' sur le coût énergétique de la marche en équipant des manchots marchant sur la plage en direction de la colonie de GPS, cardio-fréquencemètres et accéléromètres. Certains manchots royaux, pour des raisons pour l'instant inexpliquées malgré quelques hypothèses, sortent de l'eau loin de la colonie et la rejoignent à pied au lieu d'arriver directement en nageant et en sortant de l'eau devant la colonie. Pour avoir des éléments de réponse, il était intéressant d'en connaître plus sur ce que cette marche supplémentaire leur coûte.
L'équipe logistique est passée pendant quelques jours faire des réparations. Deux collègues sont passés nous voir à la journée en visite, et d'autres ornithos sont restés pendant quelques jours, avant que l'équipe PopChat n'arrive pour mener à bien ses travaux sur la dynamique de population des chats de Kerguelen, espèces introduites (mais je reparlerai de ce type de manip' puisque je partirai à Port-Jeanne-d'Arc avec Nath, le Popchat, en fin de mois... vous en saurez donc plus à ce moment!). Finalement, le temps est passé relativement vite, jusqu'à notre départ le 1er mars.

I'm just back from a month-long stay in Ratmanoff to carry out the "famous" "watchman" field session.It has been happening every year for almost 15 years and allows us to better understand the king penguins' foraging ecology by deploying GPS and Time-Depth Recorders (TDR). This year, all the animals were also equiped with VHF transmitters to make it easier for us to find the animals back from sea and retrieve their devices thanks to an antenna on the roof of the cabin.
On the way to Ratmanoff, we stopped at Pointe Morne for a "giant petrels and wandering albatrosses check". We had to record the presence or absence of chicks for all giant petrels' marked nests. We also had to check the presence or absence of wandering albatrosses' mates on the nests marked by birders in October and ring them if needed with either a plastic, a metal ring, or both. We then arrived to Ratmanoff for the start of the "watchman" field session. All birders (Thomas, Kéké, Max, Thibaut and I) as well as Micka from the Communication Office participated in the deployment of devices during the first two days. We had to find birds doing their changeovers (when a king penguin goes back from sea, it goes back to its nest, finds its mate, takes the egg or chick back so it can go to sea as well). The mates were marked with coloured paint spray (one colour for the ones that were going back from sea and one for the ones about to leave the colony). As soon as the departing bird decided to go, we had to manage to catch it before it reached the sea and bring it to the cabin, next to the colony, to fit it with a device, weigh, measure and mark it. Some individuals were also only equiped with VHFs (the control group) and their mates were equiped during the next changeover. The "watchman" work could then begin after the deployments in order to not miss the birds coming back from sea. Thibaut was watching the birds in the mornings, and I was doing it during the afternoons. We needed to spot the equiped birds coming back and to catch them before they had made their changeover, which can happen pretty quickly, in order to weigh and measure them again and retrieve their devices. The returns were well-spaced in time with birds coming back every day but one (from one to three birds per day). We missed the stopover of the Marion Dufresne, which came to bring most field assistants of the 61th mission home since we had to stay at the cabin to make sure we didn't miss our equiped birds. This post is the occasion for me to greet the people who left and wish them a good return trip and good luck. We weren't there but our hearts were in it!
The beach of Ratmanoff was as beautiful as usual, with its thousands of penguins and its waves which tops spread in the wind. It's actually one of the biggest king penguin colonies in the French Southern and Antarctic Lands (70000 breeders! it's huge!). We could also see a few rabbits, cats and wandering albatrosses around every now and then. There were few elephant seals compared to the breeding season and a few fur seals were resting on the beach as well. Lastly, we could see a few macaroni penguins, "lost" among the breeding king penguins as well as a rarity of nature - a melanic (black) king penguin a priori reproducing in the colony! When we arrived, some birds had laid or were laying eggs or others had young chicks already or eggs about to hatch. The penguins we equiped were mostly taking care of a small chick or had an egg near hatching; during the field session we saw the chicks grow bigger and become independent. The parents came back to feed their chick by regurgitating the food in their beak. There still were a lot of skuas, waiting around to steal eggs lost by clumsy breeders or chicks that were not guarded well, as well as giant petrels and kelp gulls trying to have a feast as well. This was even more obvious during a rare event; one day, the tide rose "too high" and reached the breeders; it carried away loads of breeders, eggs and chicks causing an important mortality and changing the morphology of the colony in some parts. We witnessed that scene, helpless...
 We also had a few visitors during the field session, which allowed us to have extra hands to carry out another experiment on the energetic cost of walking in king penguins. We fitted birds walking on the beach towards the colony with cardio frequency meters, GPS and accelerometers. Some king penguins, for unknown reasons indeed leave the water far away from the colony and walk towards it instead of swimming all the way to the colony. To understand why we wanted to gain insight into the energetic cost of this extra walk.
The logistical team spent a few days with us to do some repairs in the cabin. Two colleagues came visit us for a day and other birders came for a few days before the arrival of the "Popchat team" (the team of the field assistant studying feral cats, that were introduced years ago in Kerguelen) (but I'll talk about it some more soon since I'll go to Port-Jeanne-d'Arc to help him out at the end of the month). Well, at the end of the day time flew by until our departure on the 1st of March.



Poussin de pétrel géant à Pointe Morne / Giant petrel's chick in Pointe Morne


Vue que l'on avait pendant un mois sur la manchotière à travers la vitre du Guetteur devant laquelle nous passions tout notre temps / The view we had for a month of the king penguin colony through the « Watchman » window in front of which we spent all our time 


Poussin de manchot royal à Ratmanoff / King penguin's chick in Ratmanoff


Chercher l'intrus: le manchot mélanique de la colonie de Ratmanoff / Spot the odd one out: the melanic king penguin of the Ratmanoff colony